Film

FRANSK, SMUKT, RÅT: POETISK REALISME

Cinemateket: Gothersgade 55, 1123 København
04.05.24 - 28.06.24

La série, présentée en collaboration avec Cinemateket et Studieskolen, comprend à la fois des classiques immortels et des joyaux restaurés presque inconnus.

Le réalisme poétique est un sous-genre du drame réaliste qui a connu son apogée entre 1935 et 1945. Le réalisme poétique est particulièrement associé à la France, où il a vu le jour, mais il a laissé son empreinte dans le monde entier, dans le néoréalisme italien, en Inde, au Danemark, à Hollywood et dans bien d'autres endroits.

L'objectif central de ce mouvement était de montrer le monde tel qu'il est, dur et impitoyable, tout en le rendant esthétique, comme si les choses en elles-mêmes ne suffisaient pas toujours. Il faut aller à l'essentiel.

Le mélange du beau et du brut est en quelque sorte un paradoxe, mais aussi un paradoxe que les films (les bons) éliminent efficacement. Les scories de charbon, les casquettes et les poings écorcés ont une beauté rustique, tandis qu'un peu de vaseline peut être étalée sur l'objectif lorsque le soleil frappe les protagonistes : elle donne à la beauté un éclat supplémentaire.

Les représentations ont également un poids philosophique : le destin, les liens sociaux, la compréhension de la décadence morale. Avec un célèbre dicton du phare du mouvement, Jean Renoir : "Dans ce monde, il y a une chose terrible : Que chacun a ses raisons."

Vus d'une perspective contemporaine, les films semblent hors du temps, comme des échos d'un passé révolu. L'esthétique est trop raffinée pour être comparée à la vague du dogme, le ton n'est pas comparable à beaucoup de cinéma de ce côté-ci des années 1970. Regarder un film réaliste français, c'est éprouver une nostalgie teintée d'un sentiment de perte, comme se promener dans un quartier ouvrier rustique que l'on rase ou que l'on laisse tomber en ruine.

Le réalisme français était aussi une culture, entendue comme une poétique artistique, cultivée dans le cercle de Jean Vigo, de Marcel Carné et de Jean Renoir, déjà cité. Ce dernier était le fils du peintre Jean-Auguste Renoir, dont la sensibilité impressionniste a également déteint sur la vague cinématographique, comme l'expliquera l'historienne de l'art Christine Marstrand dans son introduction à "L'animal humain" le 2 juin.

Le réalisme poétique reflète également les courants littéraires (les désillusions de Louis-Ferdinand Céline, la psychologie de Georges Bernanos), tout comme il est influencé par les changements de la vie et du marché du travail qui touchent toute l'Europe à cette époque.

La série comprend à la fois des classiques immortels et des joyaux restaurés presque inconnus. Nous ouvrons le 12 mai avec une présentation de "L'Atalante", et le 10 juin il y aura une soirée française avec "Les enfants du paradis" et un dîner.


PROJECTIONS DE FILMS
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Samedi 4 mai
20.15 : Les enfants du paradis (Marcel Carné, 1945)

Vendredi 10 mai
19.15 : La Grande Illusion (Jean Renoir, 1937)

Dimanche 12 mai
19.30 : Soirée française : L'Atalante avec intro

Samedi 18 mai
14.00 : Zéro de conduite (Jean Vigo, 1933)
17.30 : Pépé le Moko (Julien Duvivier, 1937)
19.45 : Quai des brumes (Marcel Carné, 1938)

Lundi 20 mai
21.30 : L'homme-bête (Jean Renoir, 1938)

Mardi 21 mai
21.45 : L'Amant fou (Jean Grémillon, 1943)

Mercredi 29 mai
21.30 : Le quai des brumes (Marcel Carné, 1938)

Samedi 1er juin
14h00 : Zéro de conduite (Jean Vigo, 1933)

Dimanche 2 juin
14.15 : Renoir + Renoir : L'animal humain avec intro

Mercredi 5 juin
16.45 : La Grande Illusion (Jean Renoir, 1937)

Lundi 10 juin
16.30 : Soirée française : Les enfants du paradis avec dîner au SULT

Mercredi 26 juin
19.00 : Pépé le Moko (Julien Duvivier, 1937)
21.15 : L'Atalante (Jean Vigo, 1934)

Vendredi 28 juin
21.00 : L'Amant fou (Jean Grémillon, 1943)

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